DEUX JUMENTS ABANDONNÉES ET MALTRAITÉES SECOURUES À GREZ-DOICEAU
Lundi 14 avril, deux juments laissées à l’abandon dans la commune de Grez-Doiceau ont été saisies pour maltraitance. Suite à une alerte reçue par l’Unité du Bien-être animal, les associations Animaux en Péril et Le Rêve d’Aby sont intervenues d’urgence pour secourir les animaux dont l’état préoccupait les autorités.
Un lieu de vie indigne
Les deux juments vivaient à l’arrière d’une maison abandonnée, classée inhabitable pour cause d’insalubrité. Leur petit enclos, recouvert de sable, ne leur offrait ni herbe ni nourriture. Le seul abri présent était devenu inaccessible à cause d’une épaisse couche de boue et de déjections : les équipes de secours s’y sont enfoncées jusqu’aux genoux.
Les juments n’avaient plus rien à manger ni d’eau potable à disposition. La seule bassine trouvée sur place contenait de l’eau croupie… et se situait à deux mètres de l’enclos, hors de leur portée. Aucun signe de vie humaine : le propriétaire des animaux n’a pas répondu aux appels des autorités et demeure introuvable.
Un état de santé préoccupant
À leur arrivée sur place, les équipes des deux refuges ont trouvé deux juments âgées d’une vingtaine d’années, amaigries, déshydratées et totalement négligées. Bien qu'elles aient perdu du poids, l’intervention rapide a permis d’éviter une situation de faiblesse irréversible.
Mais le constat est alarmant. Le problème majeur concerne leurs sabots : non entretenus depuis des années, ils sont devenus extrêmement longs et déformés. L’une des juments se déplace difficilement, chaque pas est une souffrance. Le trajet jusqu’au véhicule a été une véritable épreuve.
Les soins vétérinaires ont également été totalement négligés. Les deux juments présentent des dents en mauvais état, empêchant une mastication correcte. L’une d’elles montre tous les signes du syndrome de Cushing, une maladie hormonale courante chez les équidés âgés, qui provoque une faiblesse générale, des douleurs et des complications graves. Un simple traitement quotidien permet pourtant de soulager efficacement les animaux atteints.
Un avenir incertain, mais enfin digne
Les deux juments ont été installées dans des box confortables pour y passer une première nuit au chaud, en sécurité. Déshydratées et affamées, elles se sont jetées sur le foin mis à disposition. Les équipes de soigneurs ont immédiatement commencé une réalimentation progressive pour éviter tout choc digestif.
Le Rêve d’Aby a poussé ses murs pour accueillir Gladys, une jument de 19 ans qui sera vue par notre vétérinaire dès le lendemain de l’intervention. Souffrant d’alopécie, des examens supplémentaires seront effectués afin d’en déterminer la cause.
Condamnation et destination finale
En ce qui concerne la destination finale des animaux, la décision revient au ministre Adrien Dolimont qui a deux mois pour confirmer, au vu de la gravité des faits, que les animaux seront confiés aux associations qu’ils ont rejointes.
L’Unité du Bien-être animal a dressé un procès-verbal pour infraction au Code Wallon du Bien-être animal. Le propriétaire pourra être poursuivi au pénal ou administrativement. Si le Parquet décide de prendre la main dans cette affaire, il pourra renvoyer le propriétaire devant le tribunal correctionnel. Celui-ci risque de 8 jours à 3 ans de prison et/ou une amende pouvant s’élever à 1 million d’euros. Si le Parquet ne poursuit pas, la main reviendra alors au fonctionnaire sanctionnateur qui pourra infliger une amende pouvant aller jusqu’à 100.000 euros, mais également un retrait de permis de détention d’animaux.
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