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SAISIE DE 4 CHEVAUX MALTRAITÉS ET EN DANGER DE MORT. 

Jeudi 2 mars 2023, les associations Animaux en Péril, Le Rêve d’Aby, Help Animals et Au Bonheur Animal sont intervenues à Quaregnon pour la prise en charge de quatre chevaux totalement livrés à eux-mêmes. Les équidés étaient affamés et en danger de mort.

Plus tôt dans la semaine, Animaux en Péril a reçu une plainte de particuliers ayant fait la terrible découverte d’un groupe de chevaux laissés à l’abandon sur un terrain de la commune de Quaregnon. L’état physique des chevaux a choqué les promeneurs qui ont alerté l’association de protection animale. Immédiatement prise en compte, la plainte a été transmise à l’Unité du Bien-Être Animal (administration wallonne) qui a dépêché un inspecteur vétérinaire sur place dans le but de constater la situation. Ce jeudi en début d’après-midi, Animaux en Péril reçoit la sollicitation de l’inspecteur de l’UBEA qui a ordonné la saisie d’urgence. Le rapport du vétérinaire est sans appel, les chevaux sont en danger de mort ; ils manquent de nourriture, n’ont qu’une baignoire d’eau croupie gelée à disposition et se trouvent sur une prairie boueuse et envahie d’objets constituant un danger permanent pour eux.

Une situation catastrophique

Chargée d’organiser la prise en charge, l’ASBL Animaux en Péril contacte ses collègues de la FeFRACAF (Fédération Francophone des Refuges Agréés pour Chevaux et Animaux de Ferme), les refuges Le Rêve d’Aby, Help Animals et Au Bonheur Animal répondent présents.

Lorsque les équipes arrivent sur place, elles découvrent une parcelle boueuse, envahie de détritus pouvant blesser à tout moment les animaux. Trois juments et un étalon déambulent sur ce terrain vague, à la recherche désespérée de nourriture. Les animaux n’ont pas de quoi s’alimenter, aucune trace de foin ni de grain n’est découverte sur le lieu de détention et la seule eau dont ils disposent est croupie et emprisonnée sous la glace à cause des gelées nocturnes du moment.

Le manque cruel de nourriture s’affiche sur le corps des chevaux : ils sont tous extrêmement maigres. Deux juments ont les os saillants et une autre est au dernier stade de la cachexie (fonte des graisses et des muscles).

Une intervention délicate

L’intervention s’est déroulée avec la plus grande des précautions, les chevaux sont apathiques et très affaiblis par les carences alimentaires et doivent puiser dans leurs dernières forces pour entrer dans les vans des différents refuges. Les intervenants opèrent avec patience, il faudra toute l’après-midi pour arriver à charger tous les animaux.

Les chevaux sont tous terrorisés, ils ne sont apparemment pas habitués à la présence de l’Homme. Désociabilisés par manque de contact, leur approche s’avère particulièrement compliquée notamment pour l’étalon du groupe. Un vétérinaire sera appelé en renfort pour lui administrer un tranquillisant afin de l’embarquer en toute sécurité. En effet, sur les quatre chevaux, seul le jeune étalon affiche une certaine vivacité et un embonpoint moins alarmant que ses trois compagnes d’infortune.

Une prise en charge urgente

L’état physique des juments est, lui, déplorable dû à de sérieuses carences. De toute évidence, la situation s’est aggravée ces derniers temps dû au fait qu’elles doivent produire beaucoup d’énergie pour lutter contre le froid et l’humidité. Pour l’une d’entre elles, le degré de cachexie engage son pronostic vital. Cette dernière souffre également d’un glaucome d’origine traumatique (augmentation anormale de la pression des liquides à l’intérieur de l’oeil), non soigné. L’énucléation (retrait de l’oeil) devra peut être être envisagée. Enfin, à ce triste constat s’ajoutent les parasites internes qui affaiblissent encore un peu plus les martyrs.

Une convalescence incertaine

Les soigneurs des associations ont pris les plus grandes précautions pour embarquer et installer les animaux affaiblis dans leur refuge. Chez Animaux en Péril, la jument cachectique et borgne a été placée dans un box de quarantaine entièrement capitonné et garni de paille et de foin. À son arrivée, celle que l’ASBL a nommée Micha s’est jetée sur la nourriture dont elle avait tant besoin et reste sous surveillance des vétérinaires pour être réalimentée convenablement.

Ce vendredi, la jument de 18 ans montre des signes d’épuisement, elle n’a plus la force de se maintenir en station debout. L’unité de soins et de quarantaine du refuge d’Animaux en Péril est pourvue d’un palan qui sera immédiatement utilisé pour redresser l’animal et lui permettre de rester sur ses jambes en attendant de reprendre des forces. Après une seconde visite du vétérinaire spécialiste des équidés, le pronostic vital de Micha reste engagé. La jument ne pèse que 290kg et révèle une température trop basse. Le vétérinaire administrera un nouveau cocktail médicamenteux et vitaminé afin de soutenir son organisme.

Souffrant de graves carences alimentaires, de parasitose et de déshydratation, les chevaux vont maintenant bénéficier des meilleurs soins et d’un environnement confortable dans les différents refuges qui les ont pris en charge.

Condamnation et destination finale

En ce qui concerne la destination finale des animaux, la décision revient à la ministre Céline Tellier qui a deux mois pour confirmer, au vu de la gravité des faits, que les animaux seront confiés aux associations qu’ils ont rejointes.

L’UBEA a dressé un procès-verbal pour infraction au Code Wallon du Bien-être animal. Le propriétaire pourra être poursuivi au pénal ou administrativement. Si le Parquet décide de prendre la main dans cette affaire, il pourra renvoyer le propriétaire devant le tribunal correctionnel. Celui-ci risque de 8 jours à 3 ans de prison et/ou une amende pouvant s’élever à 1 million d’euros. Si le Parquet ne poursuit pas, la main reviendra alors au fonctionnaire sanctionnateur qui pourra infliger une amende pouvant aller jusqu’à 100.000 euros, mais également un retrait de permis de détention d’animaux.

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