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9 BOVINS SAISIS POUR MALTRAITANCE

Ce lundi 29 janvier, 7 refuges pour animaux de ferme se sont associés pour répondre à la sollicitation des inspecteurs vétérinaires de l’UBEAW qui ont ordonné la saisie de 9 bovins maltraités dans le village de Willerzie.

Tôt dans la matinée, Animaux en Péril, Le Rêve d’Aby, Au Bonheur Animal, Equi Chance, Veeweyde refuge du marais, Help Animals et Silence Animal ont convergé vers le lieu de rendez-vous : une prairie boueuse à l’écart de toute habitation.

Après l’arrêt de son activité, un éleveur a laissé à l’abandon ses dernières vaches sur un terrain lui appartenant. L’état sanitaire des bovins est désastreux, ils sont carencés, galeux et pataugent dans un champ de boue sans aucune possibilité de se mettre au sec.

Des conditions de vie indignes

Accompagnés des services de police, les membres des associations découvrent une triste situation pour 7 vaches et 2 jeunes taureaux. L’ensemble du cheptel vit sur une parcelle non entretenue, entre une terre boueuse et une herbe rase. Les bovins ne sont jamais rentrés et doivent subir les intempéries sur une parcelle sans abri ni ombre.

Dès l’arrivée des équipes d’intervention, quelques ballots de foin sont disposés sur le terrain, ce qui attire immédiatement les vaches affamées.

Totalement délaissées

Certaines vaches présentent un profil maigre, elles n’ont pas la possibilité de se nourrir convenablement. Le groupe est infesté de poux et la gale attaque la peau des bovins jusqu’au sang. Sans traitement, les plaies de grattage s’accumulent et les infections gagnent du terrain. Un jeune taureau se trouve dans un état de faiblesse plus préoccupant, il a beaucoup de difficultés à se déplacer et s’écroulera d’épuisement une fois chargé dans un véhicule.

Ces graves négligences ont coûté la vie à trois vaches au cours du seul mois de janvier, avant que les autorités n’aient pu intervenir.

 

Deux jours de sauvetage pour les équipes

Au regard de l’état de la prairie, les soigneurs professionnels, bénévoles des associations et inspecteurs de l’UBEA ont d’abord mis en place un enclos provisoire pour canaliser les vaches.

De toute évidence, les vaches sont inapprochables par manque de contact avec l’homme. Il faudra élaborer une stratégie pour leur capture et le nombre important de personnes sur place est plus que nécessaire.

Jusqu’au coucher du soleil, les équipes se sont ingéniées à rassembler l’ensemble du cheptel dans l’enclos provisoire dont certains ont réussi à s’échapper plusieurs fois. Petit à petit, individu par individu, les bovins ont pu être attrapés et chargés dans les bétaillères, vans et camions des associations. Au-delà du comportement très sauvage des animaux est venue s’ajouter la nature du terrain, entre une prairie gorgée d’eau où animaux et gens s’enfoncent jusqu’aux genoux et des champs labourés.

L’opération de sauvetage a repris dès le lendemain matin, car deux vaches particulièrement terrorisées ont dû être sédatées par un vétérinaire pour le transport jusqu’aux refuges qui les ont pris en charge.

Une mobilisation rapide et efficace

Grâce à la décision ferme de l’Unité Bien-Être Animal de la région wallonne, les animaux ont pu être placés en sécurité. Les vaches étant des animaux rarement adoptés, aucun refuge ne dispose de suffisamment de place pour accueillir l’ensemble du groupe. Les associations Animaux en Péril, Le Rêve d’Aby, Au Bonheur Animal, Equi Chance, Veeweyde (refuge du marais), Help Animals et Silence Animal se sont donc unies pour ce sauvetage.

Pour les équipes des refuges, le travail ne fait que commencer. Les animaux accueillis sont dans un tel état que la remise sur pied va être longue et fastidieuse.

Après un inventaire complet des différents problèmes constatés par les vétérinaires, la première grande opération va être le décrassage. Viendront ensuite une tonte partielle, puis les traitements anti parasitaires locaux, mais également les traitements internes. La réalimentation progressive permettra à ces martyrs de reprendre des forces petit à petit.

Condamnation et destination finale

En ce qui concerne la destination finale des animaux, la décision revient à la ministre Céline Tellier qui a deux mois pour confirmer, au vu de la gravité des faits, que les animaux seront confiés aux associations qu’ils ont rejointes.

L’UBEA a dressé un procès-verbal pour infraction au Code Wallon du Bien-être animal. Le propriétaire pourra être poursuivi au pénal ou administrativement. Si le Parquet décide de prendre la main dans cette affaire, il pourra renvoyer le propriétaire devant le tribunal correctionnel. Celui-ci risque de 8 jours à 3 ans de prison et/ou une amende pouvant s’élever à 1 million d’euros. Si le Parquet ne poursuit pas, la main reviendra alors au fonctionnaire sanctionnateur qui pourra infliger une amende pouvant aller jusqu’à 100.000 euros, mais également un retrait de permis de détention d’animaux.

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