9 sept. 2025
Ce lundi 8 septembre, à Sautour, dans la région de Philippeville, deux juments ont dû être saisies dans des conditions indignes sur demande de l’Unité du Bien-être animal de la Région wallonne.
À première vue, le cadre semblait presque idyllique : des hectares de prairies à perte de vue, un sous-bois pour l’ombre et le calme. Un lieu qui aurait pu être un véritable paradis pour des chevaux. Mais la réalité était tout autre.
Le terrain était jonché de carcasses de voitures, d’électroménager et de divers déchets, transformant ce prétendu havre de paix en un environnement dangereux et inadapté.
Les deux juments, elles, portaient les stigmates de longues années de négligence. Leurs sabots, jamais soignés, s’étaient allongés jusqu’à ressembler à de véritables palmes, trahissant l’absence totale de visite d’un maréchal-ferrant. Le propriétaire avait pourtant été mis en garde par les autorités compétentes, quant à la nécessité impérative d’un suivi régulier. Celles-ci continuaient de surveiller attentivement son dossier, mais il a persisté dans son refus, soutenant que les chevaux n’avaient nul besoin de soins podaux.
L’intervention pour les mettre en sécurité a duré plus de quatre heures. L’une des juments, atteinte du syndrome de Cushing, est montée rapidement dans le véhicule, malgré son état de santé fragile. Mais la seconde, beaucoup plus paniquée à la moindre manipulation, a refusé de suivre. La peur, combinée à la douleur qu’elle ressentait en posant ses pieds, rendait l’épreuve insurmontable. Elle montrait pourtant son envie de partir, comme si elle comprenait que quelque chose de meilleur l’attendait ailleurs. Mais cette dernière marche vers le véhicule était, pour elle, un pas de trop.
Elles ont depuis été vues par notre vétérinaire et seront prochainement prises en charge par notre maréchal-ferrant. Mais au-delà des soins, c’est du temps, de la patience et de la bienveillance dont elles auront besoin pour réapprendre à faire confiance.
Pour ces deux juments, Evora et Tedi, c’est la fin d’un enfer silencieux. Et le début, enfin, d’une nouvelle vie.
L’Unité du Bien-être animal a dressé un procès-verbal pour infraction au Code Wallon du Bien-être animal. Les propriétaires pourront être poursuivis au pénal ou administrativement. Si le Parquet décide de prendre la main dans cette affaire, il pourra renvoyer les propriétaires devant le tribunal correctionnel. Celui-ci risque de 8 jours à 3 ans de prison et/ou une amende pouvant s’élever à 1 million d’euros. Si le Parquet ne poursuit pas, la main reviendra alors au fonctionnaire sanctionnateur qui pourra infliger une amende pouvant aller jusqu’à 100.000 euros, mais également un retrait de permis de détention d’animaux.
En ce qui concerne la destination finale des animaux, la décision revient au ministre Adrien Dolimont qui a deux mois pour confirmer, au vu de la gravité des faits, que les animaux seront confiés aux associations qu’ils ont rejointes.