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LA MINUTE SENSIBILISATION : LA QUEUE DU MOUTON

22 sept. 2025

Lors des visites réalisées au refuge, une question revient souvent : Pourquoi certains moutons ont-ils une queue très courte, en forme de pompon, tandis que d’autres la portent longue ?


 Quelle est donc la morphologie naturelle d’un mouton ?


Si notre troupeau présente ces deux cas de figure, c’est malheureusement parce que certains animaux ont subi une pratique controversée : la caudectomie. Mais qu’est-ce que la caudectomie ? Il s’agit de l’ablation de la queue d’un animal, une pratique appliquée à plusieurs espèces. Chez le mouton, les éleveurs la justifient par la volonté de limiter l’accumulation de saletés au niveau de l’arrière-train, de prévenir les myiases (infestation par les larves de mouches), de faciliter la mise bas chez la brebis, ou encore de permettre une surveillance plus aisée de la mamelle.


Cette opération peut être réalisée de différentes manières :


  • Anneau élastique : un anneau de caoutchouc est placé à la base de la queue à l’aide d’une pince. La circulation sanguine est interrompue, entraînant la chute de la queue après quelques jours.

  • Fer chaud : la queue est sectionnée et cautérisée par brûlure.

  • Chirurgie : la section est effectuée à l’aide d’un scalpel ou d’un caudotome.


Pourtant, de nombreuses études démontrent que toutes ces méthodes provoquent une douleur intense et durable. Elles entraînent également des modifications physiologiques, comme une hausse importante du taux de cortisol, l’« hormone du stress ». Il faut garder à l’esprit que la queue n’est pas un simple appendice : elle constitue le prolongement de la colonne vertébrale. La couper revient à pratiquer une véritable amputation, touchant une zone riche en nerfs essentiels.


Actuellement, la caudectomie ovine n’est pas interdite en Wallonie, mais elle est strictement encadrée. Les techniques de l’élastique et du fer chaud sont désormais interdites. Seule la chirurgie reste autorisée, sous certaines conditions. Elle doit être justifiée, réalisée sous anesthésie et encadrée par une demande officielle stipulant notamment : « intervention effectuée par du personnel qualifié, uniquement sur les femelles, sous anesthésie, et la vulve doit rester couverte. L’intervention est réalisée dans les deux mois suivant la demande. »


Néanmoins, les preuves scientifiques de l’efficacité de cette pratique demeurent faibles.

Il est important de rappeler que le mouton naît naturellement avec une queue longue. Celle-ci est recouverte de laine et descend généralement jusqu’au milieu de la patte. La longueur peut varier selon les races, mais la queue fait pleinement partie de son anatomie, au même titre que chez d’autres mammifères. Elle n’est donc pas un « défaut » à corriger, mais bien une caractéristique naturelle et fonctionnelle de l’espèce.


La queue joue par ailleurs plusieurs rôles : elle participe à la communication entre les individus grâce au langage corporel et sert aussi de protection contre les insectes en permettant au mouton de les chasser par de petits mouvements. En privant l’animal de sa queue, on ne supprime pas seulement un élément physique : on l’empêche également de communiquer pleinement avec ses congénères, ce qui constitue une intervention directe dans ses capacités cognitives et sociales.


La caudectomie rappelle que trop souvent, l’animal est modifié pour s’adapter aux contraintes de l’élevage, plutôt que l’inverse. Pourtant, aucun être vivant ne devrait subir d’amputation pour rendre son exploitation plus simple ou plus rentable. Amputer un animal pour faciliter son exploitation, c’est nier sa dignité.



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