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50 ANIMAUX SAISIS POUR NÉGLIGENCE GRAVE À HASTIÈRE

Ce jeudi 11 avril, les refuges Animaux en Péril, Le Rêve d’Aby, Veeweyde refuge du marais et Silence Animal ont rejoint l’Unité Bien-Être Animal à Heer (Hastière) afin de participer à la saisie urgente d’une trentaine de moutons et d’une dizaine d’équidés gravement négligés par leur propriétaire.

C’est en matinée que l’UBEA est alertée par des riverains : des équidés ont quitté leur prairie et vagabondent sur la voie publique. Suite à cet appel, les inspecteurs vétérinaires décident de contrôler les prairies du propriétaire des animaux. Devant la gravité des faits découverts, notamment des dizaines de cadavres de moutons en décomposition, la saisie des animaux est ordonnée.

Très vite, les différentes associations s’organisent et se rendent sur les lieux pour prendre en charge la totalité des animaux présents.

 

Intervention rapide des autorités

Sur place, les inspecteurs vétérinaires remarquent certaines négligences, les poneys errants ont les pieds longs et le poil crasseux. Ces indices les ont poussés à réaliser un contrôle de toutes les prairies appartenant au propriétaire et à y découvrir le pire. Un terrain est occupé par une trentaine de moutons non tondus, malades et sauvages. Sur place, un nombre incalculable d’ossements, de crânes et de moutons en décomposition jonchent le sol.

Après cette découverte, une autre prairie est inspectée et un mouton y est aperçu avec plus de 4 ans de laine sur le dos ! Près de lui, un mouton en décomposition n’a pas survécu à cette maltraitance.

Quelques centaines de mètres plus loin, un groupe de poneys se partage un terrain où l’herbe se fait rare et où l’eau est introuvable. L’abri est maculé de déjections, les équidés n’ont pas de litière propre et portent tous une robe crasseuse et des sabots non parés. La police locale déclare également devoir souvent intervenir à cette adresse, car les clôtures ne retiennent plus depuis longtemps le troupeau.

 

Opération de sauvetage pour des moutons vagabonds

Embarquer, transporter et accueillir autant d’animaux en une seule fois n’est pas chose aisée. Les équipes des refuges se sont mobilisées aux côtés des agents de l’UBEA jusqu’en fin d’après-midi pour réussir cet exploit.

En outre, la capture des moutons a été très compliquée. Les soigneurs professionnels, bénévoles et inspecteurs vétérinaires ont dû beaucoup ruser pour maîtriser ces animaux semi-sauvages.

La pâture des moutons est immense, plusieurs hectares sont laissés à disposition des moutons, mais ils n’y sont pas soignés, se reproduisent et plusieurs animaux y perdent la vie. Récemment, les cadavres d’agneaux se sont accumulés. Les refuges retrouvent sur place de nombreux moutons en décomposition…

Pour accéder à leur abri, les ovins doivent franchir une mare de boue profonde de 50 centimètres, il est impossible pour les agneaux d’y entrer sans y rester définitivement bloqués. Il n’est donc pas envisageable de les y conduire pour les charger dans les véhicules. Les clôtures sont inexistantes et les limites du terrain ont rapidement été franchies par le troupeau à la vue des intervenants. Les moutons parcourent maintenant les jardins des maisons, les bosquets de ronces, les chemins de haies et se divisent en plus petits groupes, obligeant les associations à faire de même.

Un premier groupe est intercepté dans le jardin d’une maison surplombant la première pâture, les moutons y sont évacués les uns après les autres. Plus bas, un petit groupe s’est immobilisé dans un bosquet de ronces, les équipes n’ont pas d’autre choix que de s’y engouffrer à leur tour pour les évacuer. Les dernières brebis sont enfin chargées dans les véhicules des associations, après avoir parcouru plus d’un kilomètre.

 

Une capture sportive pour les poneys

Le groupe de poneys n’est manifestement pas habitué à la présence de l’Homme, car un vent de panique se lève à la première vue des soigneurs arrivés près de leur terrain. Après ce constat, les équipes mettent en place un enclos provisoire dans le but d’y pousser les poneys, de les attraper et de les faire monter dans les véhicules des refuges.

L’état d’embonpoint des poneys est satisfaisant, mais ils sont totalement livrés à eux-mêmes et vagabondent régulièrement entre leur « prairie » et les rues voisines. De toute évidence, les individus sont désocialisés par manque de contacts avec l’humain et leur approche s’avère risquée.

Le comportement très sauvage des équidés a demandé beaucoup de concentration aux soigneurs professionnels et bénévoles qui ont néanmoins réussi à les sortir un à un de cette situation.

Une saisie logique et salvatrice

La décision de saisie prise par l’Unité Bien-Être animal s’inscrit comme un acte cohérent au regard des nombreux cadavres découverts sur place et de l’état de santé de certains animaux.

Après une tonte au refuge d’Animaux en Péril, un bélier a été libéré de plus de 12kg de laine ! Une souffrance innommable à l’approche de l’augmentation des températures.

Les brebis perdent leur laine par lambeaux, indice d’une infestation de gale, et souffrent d’une forte diarrhée, ce qui les entraîne à repousser les agneaux qui n’arrivent pas à s’alimenter en suffisance.

Pour les poneys, un déparasitage s’impose, ils seront rapidement vermifugés et traités contre les parasites externes. Leurs pieds devront également être parés pour leur éviter de futures déformations.

Tous les animaux ont été placés dans les refuges qui les ont accueillis et seront rapidement auscultés par les vétérinaires.

Condamnation et destination finale

En ce qui concerne la destination finale des animaux, la décision revient à la ministre Céline Tellier qui a deux mois pour confirmer, au vu de la gravité des faits, que les animaux seront confiés aux associations qu’ils ont rejointes.

L’UBEA a dressé un procès-verbal pour infraction au Code Wallon du Bien-être animal. Le propriétaire pourra être poursuivi au pénal ou administrativement. Si le Parquet décide de prendre la main dans cette affaire, il pourra renvoyer le propriétaire devant le tribunal correctionnel. Celui-ci risque de 8 jours à 3 ans de prison et/ou une amende pouvant s’élever à 1 million d’euros. Si le Parquet ne poursuit pas, la main reviendra alors au fonctionnaire sanctionnateur qui pourra infliger une amende pouvant aller jusqu’à 100.000 euros, mais également un retrait de permis de détention d’animaux.

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