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70 ANIMAUX SAUVÉS D'UN CHARNIER PRÈS DE COURTRAI

Le mardi 21 décembre, Animaux en Péril a été appelée à l’aide par Daisyfields, une association flamande qui s’est retrouvée confrontée à un cas extrême de maltraitance envers des lapins et des cochons d’Inde à Harelbeke, près de Courtrai.

Accompagnées par la police, les équipes des refuges découvrent des enclos crasseux et des pièces remplies de clapiers exigus dans ce qui semble avoir été une tentative de ferme pédagogique. Vu la situation, la police décide de saisir immédiatement tous les animaux présents sur place, et ce ne sont pas moins de 7 refuges qui ont dû être sollicités pour la prise en charge.

Infrastructures à l’abandon complet

Les lieux ont une atmosphère de village fantôme, où les cages et les enclos sont enchevêtrés au milieu de vieilles planches de bois et autres cabanes bricolées de manière artisanale, à moitié effondrées ou rongées.

Les équipes doivent se contorsionner, slalomer entre les déchets, enjamber les matériaux pour accéder aux animaux. Les enclos sont un mélange immonde de boue, de déjections, de planches cassées, où l’eau de boisson croupie est la norme, et où les vivants cohabitent avec les cadavres.

Élevage insalubre

Des lapines d’élevage se trouvent dans des cages qui peuvent à peine contenir leurs corps gavés et ankylosés. Ces clapiers sont tapissés d’une couche damée de déjections et les biberons censés les abreuver sont tous désespérément vides.

D’autres lapines sont découvertes dans de minuscules clapiers avec leur portée.

Dans l’un d’eux, la mère et deux petits survivent sur les cadavres d’autres jeunes décédés récemment.

Des morceaux de pain et quelques carottes ont été jetées çà et là, comme une tentative pathétique du propriétaire, complètement désintéressé de ses animaux, de masquer les graves négligences dont il est coupable, avant la venue des associations et des autorités.

Cet acte démontre en plus une méconnaissance alarmante des besoins nutritionnels des lapins.

Des cadavres partout

À mesure que les soigneurs des refuges avancent dans les installations, ils découvrent des amas de poils et d’os un peu partout. Il s’agit de cadavres de lapins et de cochons d’Inde qui n’ont pas survécu à l’absence de soins et aux conditions de détention. Les dépouilles des animaux présentent différents stades de décomposition, ce qui laisse penser sans trop de doute que la situation perdure depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois.

70 survivants sont donc évacués vers les refuges de Daisyfields et d’Animaux en Péril qui a pu compter à nouveau sur la collaboration précieuse des refuges Le Rêve d’Aby, Equi’Chance, Help Animals, Au bonheur animal, Lucky Stars et Tabula Rasa pour prendre en charge ces dizaines d’animaux.

Sophie Locatelli, présidente du Rêve d’Aby et vice-présidente d’Animaux en Péril, est secouée par ce qu’elle a vu : « Ces saisies de lapins et de rongeurs concernent à chaque fois un grand nombre d’animaux, et les souffrances endurées à l’abri des regards sont extrêmes. Ces petits animaux souffrent tout autant que les autres. Et ici, peu importe où le regard se posait, on y voyait des cadavres, des crânes, des squelettes, mélangés à la fange. »

Etat sanitaire désastreux

La vétérinaire d’Animaux en Péril est intervenue directement au retour de l’équipe au refuge pour prodiguer les premiers soins, et le constat est sans appel : l’état des animaux est épouvantable.

100% des lapins sont gravement atteints par la gale des oreilles. Leurs griffes sont longues et ils sont sales. Trois d’entre-eux présentent un syndrome vestibulaire (problème neurologique) dont un est vraisemblablement causé par des vers dans le cerveau.

Un autre lapin a une tumeur qui recouvre la totalité de son côté gauche. Il est immédiatement envoyé en clinique spécialisée, accompagné de deux autres, extrêmement faibles et maigres.

Sophie Locatelli commente : « L’année a démarré avec des saisies de lapins et se termine de la même façon. Les maltraitances sur les lapins sont un véritable fléau cette année en particulier. Les refuges sont surchargés par ces animaux. Il n’est plus possible d’en accueillir alors que de nouveaux refuges ont récemment ouvert leurs portes à cette espèce. »

Le collectif de refuges (Daisyfields, Animaux en Péril, le Rêve d’Aby, Equi’Chance, Help Animals, Au bonheur animal, Lucky Stars Tabula Rasa) remercie vivement la police de Courtrai pour son intervention et son implication.

Destination finale des animaux

En ce qui concerne la destination finale des animaux, l’autorité flamande a maintenant 2 mois pour confirmer que les animaux seront confiés aux refuges qui les ont pris en charge.

Un procès-verbal a été dressé pour infraction au Bien-être Animal et le propriétaire sera entendu par la police. Le collectif des refuges espère que des sanctions à la hauteur des négligences constatées ce jour seront établies.

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