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100 ANIMAUX ENFERMÉS DANS UNE CAVE À FRAMERIES

Jeudi 27 avril, l’association Animaux en Péril reçoit un appel alarmant : une infirmière à domicile vient de découvrir une centaine d’animaux pris au piège dans la cave d’une patiente à Frameries.

Sans attendre, les équipes des associations Animaux en Péril et Le Rêve d’Aby se déplacent sur les lieux pour découvrir une situation épouvantable : 96 lapins, 2 chiens et 2 chats sont détenus dans la cave d’une maison dans des conditions apocalyptiques. Pour accueillir une telle quantité d’animaux, de nombreux refuges ont prêté main-forte à Animaux en Péril et au Rêve d’Aby : Au Bonheur Animal, Help Animals, Equi’Chance, Happy Bunny, Lucky Stars, La Vallée des Animaux et Animal sans Toi…t.

Séquestrés sans oxygène

Quand les équipes des associations arrivent sur les lieux, elles sont accueillies par la propriétaire des animaux qui se dit dépassée après l’achat d’un couple de lapins non stérilisés. Les intervenants sont guidés jusqu’à l’entrée d’une cave où l’odeur nauséabonde ne laisse aucun doute sur le triste spectacle qu’ils vont découvrir.

Relégués à la cave, les lapins ont totalement envahi les lieux au milieu d’une véritable décharge. La scène est ahurissante : un nuage de mouches se dissipe et les animaux, terrorisés, commencent à grouiller sur le sol encrassé. Les soigneurs professionnels et bénévoles avancent pas à pas, de peur de marcher sur un animal tant ils se faufilent dans chaque recoin de la pièce. Certains lapins sont détenus en enclos où le sol a disparu sous la saleté, d’autres sont cachés sous des détritus. La pièce est intégralement recouverte d’excréments et l’odeur d’ammoniaque est telle que les équipes des ASBL cherchent dans un premier temps à aérer la pièce pour offrir un peu d’air aux victimes.

Les conditions d’hygiène sont abominables, ces dizaines de lapins baignent dans les urines et déjections et continuent de se reproduire. Sur place, les intervenants découvrent des lapins angoras de tous âges : adultes, adolescents, lapereaux de 10 jours et lapereaux d’un jour. Pour ces derniers, il était déjà trop tard. La tragédie se poursuit en découvrant deux chats persans extrêmement maigres et souillés par les excréments et une chienne Yorkshire. La chienne, âgée d’une dizaine d’années, vivait cloîtrée à la cave, recroquevillée sur une litière sale.

Plusieurs cadavres sur place

En parcourant les lieux, les membres des associations constatent avec effroi que certains lapins n’ont pas survécu à ces conditions de vie extrêmes : certains sont coincés dans les grilles des enclos, d’autres sont déjà en décomposition.

La prise en charge débute par la capture des chats et de la chienne, ils sont placés en cage et seront auscultés par un vétérinaire le soir même. Un toilettage sera également nécessaire pour débarrasser ces animaux d’un pelage extrêmement encrassé et encombrant. Pour la chienne, la coupe des poils va notamment lui permettre de retrouver la vue.

Pour les lapins, les équipes des associations s’arment de patience, car les animaux se glissent dans chaque renfoncement de la pièce abandonnée. Il faudra parfois ramper sur le sol pour atteindre les endroits les plus inaccessibles et mettre en sécurité les derniers lapereaux apeurés. Les animaux sont placés un par un en cage de transport et conduit dans les véhicules des associations.

Des animaux privés de soins

Les conditions d’hygiène désastreuses ont entraîné de graves problèmes de santé chez les animaux. Ils souffrent tous d’une infestation de puces qui a causé beaucoup de plaies de grattage. Malgré la présence de nourriture en quantité, certains lapins affichent une maigreur inquiétante, signe de présence de vers, de maladies sous-jacentes et de bagarres causées par la promiscuité.

Un élément est à souligner : les lapins sont des lapins de race angora. La particularité génétique de ces animaux a pour conséquence d’activer le fonctionnement du follicule pileux : les poils des lapins angoras poussent plus rapidement et plus longtemps que chez les autres lapins. Sans toilettage régulier, ces lapins sont rapidement handicapés par leur fourrure qui emprisonne leurs mouvements.

Pour la majorité des lapins pris en charge, des parasites et des blessures sont cachés sous leur impressionnante fourrure. Les bourres de poils gênent l’évacuation de l’urine et des selles, et ont entraîné des infections et des myiases (infestation par les mouches qui viennent pondre sur le lapin. Les larves se nourrissent ensuite de la chair du lapin qui en meurt en quelques jours.)

Non soignés, certains lapins présentent des plaies purulentes, des brûlures aux pattes et de la gale dans les oreilles.

Pris en charge par une coalition de refuges

Animaux en Péril et Le Rêve d’Aby ont pu compter sur les associations Au Bonheur Animal, Help Animals, Equi’Chance, Happy Bunny, Lucky Stars, La Vallée des Animaux et Animal sans Toi…t pour leur prêter main forte et accueillir la centaine d’animaux pris en charge.

Bien qu’étant de petits animaux, les lapins ont beaucoup de besoins et nécessitent un protocole sanitaire irréprochable. La surpopulation de lapins est une problématique majeure dans les refuges.

Tous les animaux ont pu être logés en sécurité dans les différents sanctuaires des associations. Ils bénéficient notamment de la bienveillance dont ils ont cruellement manqué jusqu’à présent et sont dorénavant protégés par les différentes associations qui les ont pris en charge. Les soins urgents ont été prodigués jusque tard dans la soirée et ajoutent du travail supplémentaire aux équipes des refuges déjà bien surchargées par le nombre d’animaux pris en charge depuis le début de l’année.

Adopter plutôt qu’acheter

Les lapins continuent d’affluer dans les refuges : maltraitance, abandon sur la voie publique, achat irréfléchi, reproduction… Ces animaux achetés en animalerie terminent bien souvent par souffrir d’un manque de connaissance de la part des acheteurs.

Cette intervention prouve une fois encore que l’achat d’un être vivant en animalerie est une véritable aberration.

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