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SAISIE DE 77 LAPINS MALTRAITÉS, SAUVÉS DE L'ENFER À ANDENNE. 

Mardi 21 juin, Animaux en Péril a été contactée par l’Unité du Bien-être Animal de la Région Wallonne pour prendre en charge 77 lapins à Andenne. Ce sont des conditions apocalyptiques qui attendaient les associations Animaux en Péril et le Rêve d’Aby, intervenues sur place dans l’après-midi.

Au vu du grand nombre d’individus à prendre en charge, le renfort de plusieurs autres refuges wallons s’est révélé nécessaire : Help Animals, Au Bonheur Animal, La Vallée des Animaux, Equi’Chance, Silence Animal et The Lucky Stars.

Enfermés dans des clapiers insalubres

Les 77 lapins étaient enfermés dans des conditions dignes du siècle dernier ; parfois jusqu’à 10 individus par clapier, certains étaient plongés dans le noir complet, d’autres peinaient à relever la tête qui heurtait le plafond des cages dont le sol était devenu une butte compacte de déjections. Il leur restait à peine la moitié de leur geôle pour bouger.

Malgré la chaleur extérieure étouffante, aucun n’avait à boire ou à manger, et à l’ouverture des clapiers, les soigneurs des refuges ont senti s’échapper une masse d’air chaud suffocante : cela ne fait aucun doute, les lapins étaient au bord de l’asphyxie.

Leur lieu de vie, tenant plus de boîtes en bois qu’autre chose, était rongé de toutes parts, témoignant du mal être des animaux forcés de vivre dans quelques dizaines de centimètres carrés. Le sol des cages n’était plus qu’urine et déjections et les lapins baignaient tous dans une boue nauséabonde. Des femelles ont dû mettre bas dans ces conditions indignes.

Certaines de ces boîtes immondes étaient inaccessibles : les équipes intervenantes ont dû déplacer des objets lourds englués depuis longtemps dans la crasse des lieux pour pouvoir libérer les lapins détenus dans une série de clapiers du fond du bâtiment, démontrant ainsi que ces animaux ne recevaient purement et simplement rien pour survivre.

Le propriétaire est vétérinaire !

Les animaux appartiennent à deux exploitants : l’un est agriculteur, l’autre est vétérinaire. De nombreux produits à usage vétérinaire étaient dispersés au milieu des déchets du hangar à l’arrivée des équipes professionnelles des refuges.

Les propriétaires des animaux se sont d’emblée montrés très agressifs vis-à-vis des intervenants et ont menacé d’abattre immédiatement la totalité des animaux. Les forces de police ont dû intervenir pour les maintenir à distance et permettre ainsi aux équipes des refuges de libérer les lapins.

« Qu’un vétérinaire puisse se rendre complice d’un tel traitement envers des animaux est tout simplement ahurissant », commente Sophie Locatelli, vice-présidente d’Animaux en Péril et présidente du Rêve d’Aby.

Les lapins étaient élevés pour être destinés à la consommation.

Des lapins en très mauvaise santé

Selon les vétérinaires des refuges qui ont pu ausculter les rescapés, le constat est affligeant : tous les lapins sont atteints par la gale, beaucoup souffrent de diarrhée et de parasites internes. Même les mâles, pour lesquels on ne peut pas suspecter de grossesse, ont le ventre gonflé de parasites. Certains présentent des griffes très longues, caractéristiques d’une vie d’enfermement sur sol meuble.

De nombreux lapins sont blessés voire mutilés à cause de la promiscuité et de la disette provoquant l’agressivité des moins mal en point. Certains lapins ont des morceaux d’oreille ou de phalange sectionnés, ont été attaqués aux yeux, présentent des abcès, des tumeurs, et autres blessures ouvertes, bien entendu infectées vu le contexte gravement insalubre.

Un tout petit lapin n’a plus d’oreilles et a été attaqué jusqu’au crâne! Il a bien entendu été pris en charge immédiatement par une vétérinaire spécialisée qui le soigne intensivement, mais son pronostic vital est lourdement engagé.

Des poulets de chair sauvés aussi

Les associations ont aussi sauvé six poulets de chair, enfermé entre des palettes de bois. Ils étaient engraissés pour être abattus et consommés. Etant donné que ces animaux ont subi une lourde sélection génétique pour grossir extrêmement vite, plus vite que ce que leurs os et tendons ne peuvent supporter, les refuges sont assez pessimistes concernant leurs chances de survie. Il est néanmoins certain qu’ils ne mourront pas de mort violente et que les soigneurs professionnels et bénévoles des refuges feront tout leur possible pour leur offrir une vie digne des êtres sensibles qu’ils sont.

En sécurité dans les différents refuges

Les équipes des refuges ont sorti tous les lapins un à un et les ont déposés dans de grand boxes paillés où ils peuvent marcher voire courir pour la première fois de leur vie.

Ils ont été répartis dans différents refuges qui ont tous poussé leurs murs pour les accueillir : Animaux en Péril, le Rêve d’Aby, Help Animals, Equi’Chance, Silence Animal, La Vallée des Animaux, Au Bonheur Animal et The Lucky Stars.

Les vétérinaires sont intervenus rapidement et ont pris en charge les cas les plus urgents. Vu la gravité de la situation, les refuges ont peu de doutes sur le fait que les animaux leur seront confiés définitivement et pourront à terme après avoir été soignés, profiter de la vie en extérieur où tout est fait pour répondre aux besoins fondamentaux de leur espèce : courir, sauter, se cacher, manger de l’herbe fraîche, et ne plus jamais manquer de soins.

Animaux en Péril et Le Rêve d’Aby remercient grandement les agents de l’UBEA et de la police présents sur place pour leur efficacité, ainsi que ses collègues refuges pour l’assistance salvatrice dans l’accueil des rescapés.

Condamnation et destination finale

Des agents de l’environnement étaient également présent pour constater des infractions liées à l’exploitation.

En ce qui concerne la destination finale des animaux, la décision revient à la ministre Céline Tellier qui a deux mois pour confirmer que les animaux seront confiés aux associations qui les ont pris en charge.

L’UBEA a dressé un procès-verbal pour infraction au Code Wallon du Bien-être animal. Les propriétaires pourront être poursuivis au pénal ou administrativement. Si le Parquet décide de prendre la main dans cette affaire, il pourra renvoyer les propriétaires devant le tribunal correctionnel. Ceux-ci risquent de 8 jours à 3 ans de prison et/ou une amende pouvant s’élever à 1 million d’euros. Si le Parquet ne poursuit pas, la main reviendra alors au fonctionnaire sanctionnateur qui pourra infliger une amende pouvant aller jusqu’à 100.000 euros, mais également un retrait de permis de détention d’animaux.

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