top of page
ADIEU MARIELAU 

Je m’appelais MarieLau, j’avais 20 ans. Il y a quelques jours, mon corps fatigué a lâché. Il y a quelques jours, ma famille de cœur m’a aidée à rejoindre mon amie Utopia, ils sont restés à mes côtés jusqu’à mon dernier souffle.

Je m’appelais MarieLau, j’avais 20 ans. J’étais une vache de race dite « mixte ». Le dictionnaire d’agroécologie explique que ce terme s’applique généralement aux bovins qui sont exploités à la fois pour leurs aptitudes laitières et bouchères. Exploitée, c’est ce que j’ai été pendant 15 ans.

J’étais détenue dans une ancienne ferme du Brabant wallon, avec mon amie et d’autres vaches. Nous étions complètement livrées à nous-mêmes. Plus rien à boire, plus rien à manger. Quand je suis arrivée au refuge en 2018, j’étais maigre à faire peur et remplie de parasites. Mon corps a toujours gardé les traces de ma première vie.

J’ai eu quelques années de répit, quelques années d’une vie épanouie. Je n’étais plus un numéro, j’avais un prénom. Je profitais de mes journées en prairie, au sein de mon troupeau. Je n’ai jamais été très proche des humains mais ici, ils respectaient ma personnalité réservée. J’avais même des parrains et marraines qui m’avaient choisie, moi, parmi tous les autres.

J’ai rejoint mon amie Utopia qui avait elle aussi souffert de l’exploitation. Son corps était plus abîmé encore que le mien. Je sais que nous resterons dans le cœur des personnes qui ont veillé sur nous. Le refuge était notre lieu de paix, notre famille.

______________________

Dans son malheur, MarieLau a un jour eu de la chance. Une chance que des millions d’autres vaches n’ont pas. Nous avons tous le pouvoir de faire changer les choses en modifiant nos habitudes alimentaires. Tous les jours, des vaches sont exploitées pour leur lait ou pour leur viande. En juin 2023, rien qu’en Belgique, 66.817 bovins ont été abattus.

Nous nous consolons du départ de MarieLau parce qu’elle est partie en paix, respectée et aimée. Nous savons que le chemin est encore long pour toutes les autres vaches.

Merci à ses parrains et marraines d’avoir compris quelle vache courageuse et résiliente elle était.

bottom of page